
Cette semaine, c’est la semaine internationale des Sourds et cela nous donne l’occasion d’en apprendre un peu plus sur cette population et de découvrir qui sont les Sourds.

Dans l’imaginaire collectif, on se représente deux types de personne sourde :
- Soit on pense à l’un.e de nos aïeul.e un peu dur de la feuille qui a du mal à suivre les conversations, même à l’aide de ses prothèses.
- Soit on pense à une personne qui gesticule, qui parle bizarrement et avec qui nous ne savons pas comment communiquer.
Dans tous les cas, on pense souvent qu’être sourd, c’est ne plus rien entendre du tout, ou très peu. Or, cette idée est assez réductrice, car il y a plusieurs degrés de surdité :
- On parle de surdité légère pour une perte auditive comprise entre 21 à 40 dB
- De surdité moyenne pour une perte auditive comprise entre 41 et 70 dB
- De surdité sévère pour une perte auditive comprise entre 71 et 90 dB
- Et de surdité profonde pour une perte auditive au-delà de 91 dB
La surdité n’est pas toujours acquise à la naissance. D’ailleurs, dans la grande majorité c’est plutôt l’inverse, et la presbyacousie y est pour quelque chose. On distingue donc la surdité innée (de naissance) ou acquise (devenu sourd). De plus, le degré de surdité ne dépend pas du moment où elle apparaît.
On dit qu’il y a autant de personnes sourdes que de surdité.
Tous les sourds ne communiquent pas en langue des signes. Ceux qui l’utilisent sont plutôt minoritaires. Et pourtant, elle pourrait être utile dans bien des situations comme celles où le silence est de mise. D’ailleurs, autrefois, dans les monastères où le silence était d’or, les moines mettaient naturellement en place des gestes pour communiquer lorsqu’il était indispensable de le faire.

Posons un instant nos yeux sur une particularité de cette langue gestuelle : le prénom sourd.
Comment appeler quelqu’un en langue des signes, sinon en passant par son alphabet dit dactylologique ?
Quand on se prénomme Mia ou Tom, c’est rapide, il y a 3 lettres à former, mais quand on s’appelle Philippine ou Jean-Christophe, c’est déjà plus long !
Les Sourds ont trouvé une solution efficace ! Ils ajoutent un autre prénom. Cela mérite une explication :
Que vous vous appeliez Pierre, Paul ou Jacques, on vous attribuera un prénom en langue des signes, un prénom « signé ».
Ce prénom est attribué de plusieurs façons, dont voici les plus courantes :
- Soit grâce à un signe distinctif (crâne chauve, piercing, oreilles décollées, grand, moustache, tics…). Par exemple, le prénom signé de la reine Elisabeth II est le signe de la main qu’elle avait l’habitude de faire pour saluer la foule. Kilian M’bappe se fait appeler par la posture qu’il tient régulièrement les mains sous les aisselles.
- Soit en fonction du métier pratiqué (avocat, fermier…)
- Soit en lien avec le nom de famille (huile pour lhuillier)
Même si elle nous apparaît exotique, cette façon de nommer les gens n’est pourtant pas propre à cette langue. En effet, lors de l’apparition des patronymes, cette technique était déjà utilisée pour parler des personnes. Ainsi, on retrouve des noms de familles tels que « Coupechoux », ou encore « Grandidier », ou « boulanger ».
Le prénom sourd fait partie de la culture sourde. Si vous voulez en savoir davantage, vous pouvez poser vos questions via le bouton whatsapp de l’association Langue et Signes, ou participer à nos cours ou manifestations !
A bientôt
